Mouallem : Nous n’autoriserons personne à réaliser dans le dialogue politique ce qu’il avait échoué à le faire sur le terrain…Lavrov : La Russie continue à soutenir la Syrie pour se débarrasser du terrorisme

Moscou / Le vice-président du Conseil des Ministres, Ministre des AE et des Expatriés, Walid Mouallem, a affirmé que le fait d’abattre l’avion de combat russe en Syrie est une agression contre la souveraineté syrienne, défiant la Turquie de présenter une preuve contraire dans ce sens.

Dans une conférence de presse tenue aujourd’hui à Moscou conjointement avec son homologue russe, Sergueï Lavrov, Mouallem a apprécié les positions de la direction russe pour ses efforts dans le règlement de la crise en Syrie et dans la lutte antiterroriste, soulignant que ces efforts reflètent l’alliance stratégique profonde entre les deux pays.

Mouallem a assuré que ceux qui réclament le départ du président Bachar al-Assad se trompent, vu que le président al-Assad croit en le droit de son peuple à l’autodétermination, faisant savoir qu’on ne permettra à personne de réaliser dans le dialogue politique ce qu’il avait échoué à le faire sur le terrain.

Et Mouallem de poursuivre : ” Ce sont les urnes qui déterminent, tant que le peuple syrien a le droit de décider de son avenir et de sa direction”.

Mouallem a ajouté que la Turquie était allée trop loin en agressant l’avion de combat russe”, a-t-il dit, soulignant que l’armée de l’air russe, en collaboration avec l’armée arabe syrienne, avait mis un terme aux rêves d’Erdogan et à ses convoitises, c’est pourquoi la Turquie avait mené cette agression dévoilée.

Mouallem a dit que la Turquie assure le trafic du pétrole volé par “Daech” de la Syrie et de l’Irak vers la Turquie et ensuite vers les autres ports, défiant le Secrétaire d’Etat américain, John Kerry, de présenter une seule preuve sur le fait que la partie syrienne traite avec “Daech” dans les transactions du pétrole syrien volé.

Quant aux déclarations du ministre français des AE, Laurent Fabius, Mouallem a favorablement accueilli le traitement de la France avec l’armée arabe syrienne, mais après un changement radical dans le traitement avec la crise en Syrie.

De son côté, Lavrov a fait savoir que les pourparlers qu’il avait menés avec Mouallem avaient porté sur la situation dans la région après début du soi-disant “printemps arabe”, soulignant qu’ils avaient souligné la nécessité de résoudre le problème du terrorisme international qui constitue un danger non pas uniquement sur la Syrie, mais sur la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde entier.

Lavrov a insisté sur l’importance d’éradiquer le terrorisme de Daech sans recourir à la politique de deux poids deux mesures, soulignant que les pays voisins de la Syrie doivent assumer une responsabilité particulière.

Lavrov a assuré qu’il faut en premier lieu mettre au point une liste sur les réseaux terroristes qui seront exclus de n’importe quel processus politique et qui ne seront pas englobés par le cessez-le-feu en cas de sa conclusion.

Lavrov a affirmé que la Russie continue à déployer tout effort pour aider la Syrie à se débarrasser du terrorisme, à protéger son unité nationale et à se reconstruire, soulignant l’importance de mener un dialogue inter-syrien rassemblant le gouvernement syrien et de vastes courants de l’opposition.

Et Lavrov de poursuivre : “Toutes les parties concernées doivent contribuer au soutien au processus pacifique en Syrie et déployer tout effort pour engager le dialogue”.

Lavrov a indiqué que le contenu des pourparlers de Vienne porte sur le fait que ce sont les Syriens seuls qui décident de l’avenir de leur pays loin de toute ingérence étrangère, ajoutant que la Russie refuse que l’Occident présente des candidats pour conduire la Syrie.

Quant à l’incident du crash de l’avion de combat russe, abattu par la Turquie, Lavrov s’est interrogé si “la Turquie était-elle concernée par la lutte contre le terrorisme en Syrie et par la contribution à la stabiliser ?”.

“La lutte antiterroriste doit impliquer le renoncement à la politique de double critère”, a-t-il dit, évoquant certains pays qui jouent des rôles particuliers loin des résolutions de l’ONU relatives à la lutte contre le terrorisme.

Dans le même contexte, Mouallem a assuré que l’armée arabe syrienne réalise une progression à tous les fronts par le biais d’un appui apporté par l’armée de l’air russe.

Au début de ses entretiens tenus aujourd’hui à Moscou avec le ministre russe des AE, Sergueï Lavrov, Mouallem a exprimé sa gratitude à la direction russe et au président, Vladimir Poutine, pour les efforts sincères qu’ils déploient pour soutenir la Syrie face au terrorisme.

Il a, de même, présenté les condoléances au peuple russe pour le martyre du pilote et du soldat russes après le crash de l’avion de combat russe, abattu par la Turquie, dans l’espace aérien syrien.

Rappelant les déclarations du président Poutine disant que “Abattre l’avion de combat russe est un coup de poignard dans le dos”, Mouallem a affirmé que la Syrie subit de tels coups depuis cinq ans.

Pour sa part, le ministre Lavrov a affirmé que son pays estime hautement l’attachement du gouvernement syrien à la lutte antiterroriste, faisant savoir que Moscou continuera à apporter toute forme d’appui à la Syrie dans le but d’éradiquer le terrorisme.

“Nous soutenons le lancement d’un processus politique et pacifique pour que les Syriens puissent définir l’avenir de leur pays”, a dit Lavrov qui a exprimé sa gratitude à l’armée arabe syrienne qui avait sauvé la vie du pilote russe après le crash de l’avion de combat russe, abattu par la Turquie dans l’espace aérien syrien.

Il a, de même, remercié la partie syrienne qui assure la protection à l’ambassade de Russie à Damas.

Par ailleurs, Lavrov a fait savoir que la “direction turque avait dépassé la ligne rouge”.

R.Fawaz / A. Chatta