Le président al-Assad : Pas de lignes rouges concernant la tenue de la présidentielle si les Syriens la décident par le biais du dialogue

Damas / Le président Bachar al-Assad a qualifié de “crime effroyable” les attentats de Paris et exprimé sa douleur pour le meurtre des innocents sans raison et sans justification, assurant que la Syrie souffre de tels événements depuis cinq ans.

Dans une interview qu’il a accordée à la Chaîne de TV italienne RAI Uno, le président al-Assad a assuré que les Syriens sentent des sentiments des Français, comme ils ont senti des sentiments des Libanais il y a quelques jours et des Russes qui avaient perdu leurs proches à l’incident de l’avion qui s’était écrasé dans le Sinaï.

Questionné sur la force de “Daech” qui est derrière ce crime, le président al-Assad a fait noter que le réseau “Daech” n’est pas soutenu en Syrie, soulignant que toute idéologie, comme celle de Daech, changerait la société si le problème est devenu chronique.

Le président al-Assad a indiqué que l’entraînement de certains terroristes en Syrie a lieu par le biais d’un soutien qu’apportent les Turcs, les Saoudiens et les Qataris, ainsi que des politiques occidentales qui avaient appuyé les terroristes dès le début de la crise.

A la question de savoir si la Syrie avait soutenu Daech au début de la crise en vue de diviser l’opposition, le président al-Assad a affirmé que la Syrie n’a rien à voir avec cette question, vu que “Daech” n’avait pas apparu en Syrie mais en Irak, faisant savoir que la guerre contre l’Irak avait contribué à l’apparition de ce réseau, comme Tony Blair l’avait récemment reconnu.

A propos de la partie contrôlée effectivement par le gouvernement en Syrie, le président al-Assad a fait noter que ce qui compte c’est le nombre de la population qui vit dans les zones contrôlées par le gouvernement, disant : “La partie la plus grande des zones contrôlées par les terroristes avait été vidée de leurs habitants”.

Et le président al-Assad d’ajouter : “Du côté militaire, l’armée ne peut pas se trouver partout en Syrie”.

Quant à la conférence de Vienne, le président al-Assad a indiqué que la Déclaration de Vienne dit que tout ce qui concerne le processus politique dépend de ce dont les Syriens conviennent, assurant que la Déclaration n’avait rien abordé à l’égard du président.

Faisant allusion à la tenue des élections parlementaires en vue de savoir quelles sont les forces politiques qui sont vraiment soutenues par le peuple syrien, le président al-Assad a fait noter qu’il n’y a pas de lignes rouges concernant la tenue de la présidentielle si les Syriens la décident par le biais du dialogue.

“Le calendrier de la sortie de la crise commence après la défaite du terrorisme, vu qu’il est impossible de réaliser toute chose au niveau politique alors que les terroristes s’emparent de plusieurs zones en Syrie”, a-t-il martelé.

Le président al-Assad a fait savoir que “toute personne qui porte l’arme, terrifie les gens, détruit les propriétés publiques et privées et tue les innocents n’est point un opposant”.

Le président al-Assad a ajouté que la véritable opposition en Syrie est celle élue par les Syriens.

Concernant les réfugiés syriens en Europe, le président al-Assad a exprimé sa douleur pour la souffrance de ces personnes qui constituent une perte pour la Syrie, évoquant les raisons qui les poussent à quitter la Syrie, à savoir les menaces dues aux terroristes, la destruction de grandes parties des infrastructures et l’embargo occidental imposé à la Syrie.

Par ailleurs, le président al-Assad a fait savoir que la seule chose qu’il avait faite dès le début de la crise est la lutte contre le terrorisme et le soutien au dialogue.

Faisant allusion aux tentatives occidentales de faire chuter le gouvernement pour le changer, le président al-Assad a dit que la responsabilité principale de ce qui se passe en Syrie est celle de l’Occident qui avait soutenu les terroristes qui ont créé “Daech” et le “Front Nosra” en Syrie.

Questionné sur sa visite à Moscou, le président al-Assad a indiqué que l’objectif de cette visite était l’examen de la situation militaire, ainsi que le processus politique, la qualifiant de “très fructueuse”.

Le président al-Assad a fait noter que la guerre en Syrie n’est pas religieuse, mais entre ceux qui avaient dévié de la vraie religion, notamment de l’Islam, et les vrais Musulmans.

Le président al-Assad a souligné la diversité confessionnelle et ethnique qui constitue la véritable raison de la modération en Syrie, faisant savoir que le paramètre chrétien est l’un des plus importants dans l’histoire de la Syrie, même après l’arrivée, il y a 14 siècles, de l’Islam à cette région, qui s’orientera vers davantage d’extrémisme sans les Chrétiens.

Le président al-Assad a enfin affirmé que le nombre de Musulmans qui avaient été tués en Syrie est beaucoup plus important que celui des Chrétiens, c’est pourquoi on ne peut pas dire que les Chrétiens sont particulièrement visés.

A. Chatta

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